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Récit de Thierry BIES sur la PTL by UTMB

Du lundi 25 au samedi 30 août 2025


Du lundi 25 au samedi 30 août 2025

La PTL…..qu’est-ce que c’est ?
D’abord quelques chiffres : 313 km, 25 343 D+ à faire entre le lundi 08h et le dimanche 15h.
Les organisateurs insistent bien pour dire qu’il ne s’agit pas d’une course, mais d’une aventure : pas de balisage, peu de ravitaillements, course en équipe avec obligation de
rester toujours à proximité de tes compagnons de voyage (2 ou 3 selon les équipes) Nous sommes arrivés dans les Alpes le 23 août en fin de journée, soit 2 jours avant le départ.
On ne se couche pas trop tard car on sait que le sommeil sera vraiment une donnée importante pendant notre course. Le dimanche après-midi nous nous rendons à Chamonix pour les étapes d’avant course : le
retrait du dossard, le contrôle du matériel de sécurité (casque, baudrier et crampons) et le briefing durant lequel sont rappelés les points critiques du parcours, les consignes de
sécurité et un point météo. L’ambiance est détendue mais on sent une certaine appréhension du fait de la météo prévue dans la semaine.
Lundi matin 7h, soit une heure avant le départ. Après une nuit un peu agitée, nous arrivons sous la fameuse arche de départ des courses UTMB. Nous avons déposé nos sacs qui seront
acheminés sur 2 bases de vie et nous attendons tranquillement le top départ. La musique de la PTL est lancée, l’émotion monte un petit peu et nous voilà parti pour notre aventure. Nous
partons tranquillement car nous savons que l’aventure va être longue ! Pour autant, il ne faut pas trop traîner car la 1ère journée est difficile et les barrières horaires sont assez
serrées !
La journée se passe bien mais la dernière montée sera terrible pour mon compagnon d’aventure. Il va vraiment aller chercher très loin pour atteindre la dernière difficulté de la
journée, le refuge de plan glacier. Un coin magnifique où on entendait le glacier bouger ! heureusement, il fait une belle descente ce qui nous permet de rattraper un peu le temps
perdu et d’arriver aux Contamines vers 4 h du matin. Nous pouvons enfin nous poser un peu pour nous restaurer et dormir un peu. Je dors peu et nous voilà reparti au petit matin avec
une belle météo pour la deuxième journée. Nous commençons par une longue ascension sans difficulté particulière pour atteindre les crêtes et profiter de superbes paysages sur la
Suisse et le beaufortain. La journée se déroule sans problème particulier et nous profitons, peut-être un peu trop, de la beauté des paysages. Après une halte dans un refuge pour
prendre une bonne omelette, nous voilà reparti dans le sentier sur lequel nous allons croiser les coureurs de la TDS qui n’ont pas cessé de nous encourager comme des héros ! ça nous
fait du bien mais au bout d’un moment nous aspirons à retrouver le calme de la montagne. La journée va s’achever dans la nuit après une longue descente qui va nous amener aux
Chapieux dans un endroit assez sommaire pour se ravitailler. Nous retrouvons des amis venus nous encourager mais nous ne perdons pas de temps pour dîner et dormir pas plus de
2 heures.
Après un petit déjeuner rapide, nous repartons rapidement dans la nuit car nous savons que la météo est entrain de changer. Il y a une légère bruine mais ce n’est pas très gênant. Nous
montons un col assez sauvage et technique mais tout se passe bien et au sommet nous arrivons sur une grande plaine sauvage au milieu des montagnes. On sent qu’on est dans des
endroits plus reculés, moins connus des randonneurs. L’orientation se passe bien et après avoir monté un autre col aux pentes très raides nous passons à proximité d’un troupeau de
mouton gardé par deux chiens de berger. Nous nous rappelons des consignes de sécurité et faisons un petit détour pour éviter que le chien vienne à notre rencontre….
Passé ce petit moment de tension, nous continuons notre chemin jusqu’à l’hospice du Petit St Bernard où nous pouvons nous ravitailler au chaud (car les températures ont bien baissé)
et surtout récupérer notre sac d’assistance pour nous changer…. et nous laver les dents. Nous faisons attention de ne pas trop trainer et nous repartons et car nous avons un refuge
à aller chercher après une longue descente et une longue montée. Nous arrivons au refuge Albert Deffeyes juste avant la nuit. Nous sommes content car nous avons bien progressé et
même si le refuge est confortable nous ne voulons pas y rester longtemps car la pluie est annoncée dans la nuit et nous souhaitons faire la descente de plus de 2000 D- avant qu’elle
n’arrive.
Après un bon repas aux saveurs italiennes, nous repartons mais sur le mauvais parcours. En effet, du fait de la météo annoncée, les parcours de repli ont été activés et nous aurions dû
prendre un autre trajet. Malheureusement, un manque de lucidité dû à la fatigue nous a fait partir dans le mauvais sens. Résultat : 1h30 pour retrouver la bonne trace et le sentiment
d’avoir gaspillé un temps précieux. La descente se passe bien mais nous nous perdons une deuxième fois ce qui nous oblige à faire un long détour sur la route pour enfin arriver au
point de repos. C’est assez sommaire mais à peine arrivé, on se jette sur les matelas pour se reposer.
Deux heures après nous voilà prêt à repartir. Il pleut, et nous ne progressons pas à un rythme très rapide. La fatigue commence à peser et il faut bien reconnaître que les paysages
de cette étape ne sont pas extraordinaires. Malgré une petite erreur d’orientation nous arrivons à notre point de chute en début d’après-midi. La base de vie est bien organisée,
nous pouvons récupérer des affaires propres, et nous nous ravitaillons copieusement car la suite du programme est bien chargée.
Après une courte sieste nous repartons avant que la météo ne s’aggrave. Au bout d’une heure 30, nous voyons le ciel changer. Nous mettons nos affaires de pluie et nous reprenons
notre chemin. A partir de là, le temps dégénère vraiment : orage, éclair, grêle dans un premier temps et pluie et vent toute la nuit. Nous continuons notre progression à un bon
rythme jusqu’à atteindre un col italien où nous trouvons un restaurant qui allait fermer mais qui a eu pitié de nous et nous a préparé 2 sandwichs chauds au jambon…..les meilleurs que
j’ai jamais mangé ! nous étions fatigué en rentrant mais nous sommes repartis en pleine forme après avoir remercié chaleureusement nos sauveurs. Il nous a fallu continuer sous le
vent et la pluie jusqu’à la cabane du Plan du jeu pour nous reposer et nous ravitailler un peu.
Au petit matin, le beau temps est revenu, et les paysages magnifiques. Nous sommes seuls au milieu de montagnes magnifiques et sauvages. Nous profitons vraiment de ce moment en
faisant quelques photos et nous faisons même la longue descente d’Orcières en compagnie d’une autre équipe avec qui nous sympathisons.
Arrivé à Orsières, nous faisons un bon repas et je vais m’allonger pour me reposer une heure. Avant de repartir nous faisons quelques soins à nos pieds qui commencent à souffrir
même si globalement ils sont en bon état. Nous entamons l’avant dernière étape. Nous faisons la première partie dans le froid et la pluie sur les mêmes chemins de l’OCC rendus
glissants et abimés par tous les coureurs qui nous ont précédés. Je n’ai pas de bonnes sensations mais je m’accroche pour atteindre une base de vie de l’OCC dans laquelle nous
avons l’autorisation de nous reposer. Nous nous reposons pendant 2 heures dans le vacarme général des coureurs. Nous repartons après être passé au ravitaillement. L’objectif étant
d’atteindre le refuge Albert 1er qui se situe à plus de 2800 mètres. J’ai retrouvé la forme et je monte à un bon rythme. La montée dans la nuit au début se poursuit au petit matin avec une
vue magnifique sur le glacier, recouvert par une neige fraiche tombée pendant la nuit. Moment magique !!!! la chaleur du refuge nous fait du bien et après un petit déjeuner
copieux nous avons profité pendant plus de 2 heures de lits confortables.
Le dénivelé positif est fini, il ne reste que la descente pour rejoindre Chamonix. Elle est longue, mais des amis venus à notre rencontre vont la rendre moins monotone. A 2 km de
l’arrivée nous nous arrêtons dans un restaurant pour un bon déjeuner et une bonne bière et surtout attendre nos compagnons de route qui sont un peu en difficulté dans la descente. Le
moment est agréable et nous fait apprécier tout ce que nous avons accompli dans la semaine. Nous finissons par rejoindre la ligne d’arrivée dans la ferveur de Chamonix, sous les
encouragements nombreux du public venu accueillir les premières féminines de l’UTMB mais également de nos familles qui nous ont fait la surprise de leur présence.
La course se finit officiellement le lendemain sur la place de l’Amitié à Chamonix par la remise des cloches à tous les finishers pour un grand moment de communion entre les
coureurs et les bénévoles.
Ça y est, la course est finie, les coureurs se disent au revoir et chacun repart de son côté.L’émotion est retombée mais le bracelet au poignet nous rappelle ce qu’on a réalisé. Notre
corps nous rappelle combien il est fatigué et il va falloir en prendre soin dans les prochaines semaines.
Les organisateurs avaient raison, c’est une vraie aventure de courir cette PTL. Pour finir, je dirais que si tu aimes la montagne, les longues distances, les conditions difficiles, courir en
équipe, t’engager dans des chemins parfois escarpés où il ne faut pas avoir le vertige, alors tu ne dois pas hésiter à t’engager dans cette folie qui est sécurisée par des bénévoles aux
petits soins pour toi. Alors c’est vrai qu’avec les bâtons, le sac bien chargé et la cape de pluie,on ressemble plutôt à des randonneurs, mais le rythme doit être quand même soutenu pour
passer dans les temps toutes les difficultés.

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